9 histoires de « sorcières » célèbres à travers l’histoire
Chasse aux sorcières, sortilèges et vol sur des balais… La plupart de nos croyances populaires sur le mythe de la « sorcière » ne sortent pas de nulle part. Plongez dans l’histoire de l’occulte avec le portrait de ces 9 sorcières les plus célèbres à travers l’histoire.

Sorcière, sybille, nécromancienne, magicienne… Depuis la nuit des temps, l’image de la « sorcière captive, et effraie aussi. Ce qui est sûr, c’est que son imaginaire n’a rien à voir avec son penchant masculin, le sorcier.

Le mot « sorcière » viendrait du latin « sortiarius », qui signifie « diseur de sort ». Dès l’Antiquité, divers mythes et légendes parlent de magiciennes et d’enchanteresses, comme la nymphe Circé, qui, isolée par les Dieux sur une île, se met à transformer les humains de passage en porcs.

Au Moyen-Age, la sorcière, c’est-à-dire toute femme jugée suspecte, devient l’ennemi public numéro 1. La plupart sont lynchées, d’autres emprisonnées, torturées, et envoyées au bûcher. Des intellectuels mettent en garde contre leurs « pouvoirs maléfiques » : séductrices, sataniques, maîtresses dans l’art de de la magie noire, cannibales…

Souvent associées au mal, voire, au Diable en personne, les sorcières font peur. Et cette panique donne lieu à plusieurs chasses aux sorcières « civiles », très violentes, jusqu’à la fin du XVIIIème siècle. Des milliers de femmes périssent, pourchassées, torturées et tuées.

Culte de Satan et messes noires

En France, des exécutions sauvages se poursuivent même au XIXème siècle : en 1826, une femme accusée de sorcellerie est brûlée par des paysans dans un village de Haute-Garonne, et une autre est jetée dans un four en 1858 dans les Hautes-Pyrénées.

Mais en réalité, l’histoire montre que ces magiciennes ne sont souvent que des femmes « ordinaires », des sages-femmes ou des guérisseuses, qui pratiquent l’homéopathie et qui, pour certaines, possèdent des dons que personne n’est en mesure d’expliquer. On est loin du culte de Satan et des messes noires auxquelles on les associe alors.

Bien plus tard, la sorcière est réhabilitée par plusieurs ouvrages historiques, et elle s’impose dans la culture populaire, à travers des œuvres devenues cultes comme le film Le Magicien d’Oz, les séries Ma Sorcière Bien Aimée, Charmed, ou encore la saga Harry Potter.

Mais au-delà de ces fantasmes, la femme qui pratique la magie véhicule surtout l’image même du pouvoir et de l’émancipation féminine, et c’est peut-être ça qui terrifie vraiment. Il est alors plus facile, pour les pouvoirs établis, d’en faire le bouc émissaire de toute la société, de sorte à ce qu’elle en devienne moins menaçante.

Aujourd’hui, la sorcellerie fait d’ailleurs partie du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Dans le Berry, principal foyer de la sorcellerie française, la pratique est reconnue comme un véritable héritage culturel.

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Rites, inquisition et étranges pouvoirs… Voici 9 portraits de sorcières fascinantes qui ont marqué l’histoire.

Marie Navart (1656)

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Marie Navart (1656)

Dans la commune de Templeuve-en-Pévèle (Nord), Marie Navart, fille de médecin, grandit en s’intéressant aux plantes et à leurs vertus.

Mais lorsqu’elle vient aider sa belle-sœur à accoucher et que l’enfant meurt-né, on l’accuse de sorcellerie. Elle aurait jeté un sort au bébé, en recouvrant avec sa jupe le visage de la maman pendant le travail. Son beau-frère raconte qu’il aurait lui aussi été ensorcelée par un morceau de pain, et d’autres villageois se plaignent aussi : Marie leur a donné une pomme empoisonnée.

La jeune femme décide de prendre la fuite pour sauver sa peau : elle ne sait que trop bien le sort qui est réservé aux sorcières à l’époque.

Mais elle est rattrapée le 10 novembre 1656. Pour prouver qu’elle est bien une sorcière, il fallait que son sang ne coule pas. Un chirurgien fait le test : il lui plante une aiguille dans l’épaule, un liquide jaune s’échappe (probablement le liquide céphalo-rachidien dans lequel baigne la moelle épinière).

Elle subit ensuite la torture des Brodequins, qui va lui broyer les jambes et sous laquelle elle finira par avouer. Marie Navart sera brûlée vive.

En 2015, une école de Templeuve a été baptisée en hommage à l’illustre « sorcière », victime, selon les historiens, de la jalousie de sa belle-famille.

Les sorcières de Triora (1587 – 1588)

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Les sorcières de Triora (1587 – 1588)

Au XVIème siècle, dans le nord de Ligurie, en Italie, une terrible famine sévit. En réalité, elle est le fait des deux riches familles qui contrôlent la région, mais certains villageois, très superstitieux, sont eux persuadés que leur misère est à imputer à des sorcières. La rumeur enfle, à tel point qu’un inquisiteur est mandaté par les notables la région pour mener l’enquête.

Il interroge près de 200 femmes et enfants de la région, sous la torture. Une femme de 65 ans décède pendant l’interrogatoire, une autre se jette par la fenêtre. Au total, treize femmes et un garçonnet sont emprisonnés dans l’attente d’un procès. La plupart sont des herboristes et des guérisseuses.

Mais à cause de diverses malversations, les inquisiteurs décident finalement de suspendre l’affaire. Les quelques survivantes disparaissent, ou s’installent dans d’autres régions. Dame Franchetta, libérée et assignée à résidence, décide de s’enfuir. Mais elle revient, quelques temps plus tard, et subit la torture, à nouveau. Mais elle n’avoue rien, et elle est acquittée.

Les sorcières de North Berwick

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Les sorcières de North Berwick

En 1590, le roi Jacques VI d’Ecosse et la princesse Anne du Danemark rentrent de Copenhague, tout juste mariés, lorsque leur bateau est pris dans plusieurs tempêtes très violentes.

Ils trouvent refuge en Norvège pendant plusieurs semaines. Sur place, l’amiral de la flotte danoise accuse alors la femme d’un conseiller d’avoir jeté un sort au navire, et d’avoir provoqué la tempête.

C’est le début d’une véritable chasse aux sorcières, la première de l’histoire écossaise. Des centaines de « sorcières » sont arrêtées à North Berwick, une ville côtière de l’Ecosse. Sous la torture, de nombreuses femmes avouent avoir scellé un pacte avec le Diable dans une église, lors d’une « messe noire » nocturne, pour nuire au roi et faire sombrer son bateau.

L’une d’entre elles, Agnes Sampson, sage-femme et guérisseuse, est traduite devant le roi. Elle est attachée au mur de sa cellule avec la « bride des sorcières », un instrument en fer doté de quatre dents pointues et placé dans la bouche, empêchant tout mouvement et toute parole, et elle est torturée durant de longues heures par plusieurs nobles.

Agnes finit par avouer les 53 chefs d’accusations dont ont l’accuse. Elle est étranglée et brûlée.

Dans cette affaire, pas moins de 2000 « sorcières » auraient été jugées, la plupart entre 1620 et 1680. Des centaines sont décédées.

La mère Shipton

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La mère Shipton

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