Brice Louge, surpris avec la femme de son employeur puis volatilisé, a été retrouvé mortIstock
C'est une affaire qui obsède depuis plusieurs mois les enquêteurs de la PJ de Toulouse. Depuis le 19 février 2022, Brice Louge, 30 ans, n'avait plus donné signe de vie. Son corps a finalement été retrouvé sans vie dans la nuit du 2 au 3 août. Quelques heures avant de se volatiliser, Brice aurait été surpris dans le lit de la femme de son patron, par nul autre que leur fils… Depuis, les enquêteurs avaient multiplié les découvertes troublantes et les questions ne cessaient de s'accumulent.
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Comme s’ils n’en avaient déjà pas assez sur les bras avec l’affaire Jubillar, les enquêteurs de la PJ de Haute-Garonne doivent faire face à une nouvelle énigme dans la région : la disparition de Brice Louge.

Chez ce trentenaire passionné de chasse, rien n’indiquait, à première vue, quoi que ce soit de douteux. Brice Louge, ouvrier agricole de 30 ans, menait en apparence une existence paisible à Labarthe-Rivière, un village de Haute-Garonne proche de la frontière espagnole.

Mais depuis la nuit du 19 au 20 février dernier, ses proches sont sans nouvelles de lui. Ils ont rapidement signalé sa disparition à la gendarmerie, qui a lancé de vastes recherches dans la région et diffusé un appel à témoins.

Des patrouilles ont sillonné plus de 3000 kilomètres de sentiers dans les environs et fouillé de nombreuses cabanes de chasse, ainsi que les eaux du canal de Camon. Mais toujours rien. Le trentenaire aurait-il pu être victime d’un accident, d’un meurtre, ou a-t-il simplement décider de disparaitre ? Dans le village de 350 âmes, le mystère s’épaissit.

La dernière soirée où Brice Louge a été vu en vie

Selon ses proches, Brice Louge est un homme assez solitaire, voire fragile. Mais au fil de leurs investigations, les enquêteurs vont découvrir la vie « cachée » de cet ouvrier discret. Il aurait entretenu en réalit é une liaison avec Nadine, avec la femme de son patro n, Pierre.

Et en multipliant les auditions, les officiers de la PJ de Toulouse, désormais en charge du dossier, vont parvenir à reconstituer en partie ce qui demeure comme la dernière soirée où Brice Louge a été vu vivant.

Le 18 février, Pierre, le patron de Brice, quitte sa propriété agricole pour le week-end afin de chasser. Le lendemain, il tente de joindre sa femme, Nadine, mais le téléphone semble sonner dans le vide. Inquiet, Pierre enjoint son fils, Bastien, de se rendre au domicile conjugal pour s’assurer que sa mère va bien.

Ce dernier serait arrivé sur place à la nuit tombée. Personne ne lui répond lorsqu’il sonne. Il aurait alors entrepris de faire le tour de la bâtisse, lampe torche en main. C’est là, à travers les volets de la chambre de ses parents, qu’il aurait aperçu sa mère en compagnie de Brice Louge, employé dans l’exploitation familiale depuis dix ans.

A la fin, ils n’étaient plus que trois…

Le sang de Bastien n’aurait fait qu’un tour. Il aurait accouru dans la pièce avant de hurler sur les amants et de frapper dans un mur. Selon ses dires, le fils aurait ensuite sommé Brice de quitter les lieux.

Le disparu est alors aperçu une dernière fois, à bord de sa voiture, sur le départ. Selon France 3 Occitanie, le trentenaire aurait toutefois fini par revenir sur ses pas.

Peu de temps après, un ami militaire de Bastien aurait rejoint à son tour la propriété familiale. Tous trois se seraient finalement séparé au cœur de la nuit, à 3 heures du matin. Sans plus aucune trace de Brice Louge.

Gouttes de sang et fosse à purin : les éléments qui posent question

Quelques jours après la mystérieuse disparition de l’ouvrier, les enquêteurs décident d’inspecter la demeure de Pierre et Nadine de fond en comble. Dans la chambre parentale, ils retrouvent de nombreuses taches de sang, dont certaines auraient fait apparaitre le profil ADN du fils, Bastien.

Dans sa voiture, ainsi que dans le véhicule de son ami, même scénario. Mais cette fois, on ignore à qui appartiendrait le sang.

Les proches de Brice, de plus en plus inquiets, s’interrogent. Certains ont mentionné aux enquêteurs la présence d’une fosse à purin sur l’exploitation agricole de Pierre et Nadine. L’endroit idéal pour dissimuler un corps… Selon les informations de la Dépêche, les gendarmes ont bien fini par sonder cette cuve, qui semblait i nutilisée depuis plusieurs semaines. Ils n’ont rien trouvé.

Disparition de Brice Louge : où est sa voiture ?

Mais alors, où est Brice ? Ses parents et ses amis espèrent encore le retrouver vivant. Car un autre détail questionne : la Clio du trentenaire n’a jamais été retrouvée.

« Nous ne commentons pas une instruction en cours mais il est clair que de nombreuses pistes doivent encore être explorées », ont accordé Mes Lauga et Morer, les avocats des parents de Brice, à La Dépêche.

De son côté, le procureur de Saint-Gaudens, Christophe Amunzateguy, lui, assurait au printemps à France 3 Occitanie que « l'hypothèse criminelle a été une piste très approfondie lors de l'enquête préliminaire. Le sentiment des enquêteurs avec l'exploitation de la téléphonie, de la data, est que cette piste criminelle restait très hypothétique. Cette porte n'a, pour autant, jamais été fermée. C'est désormais à la juge d'instruction en charge de ce dossier d'effectuer ce travail ».

Disparition de Brice Louge : la découverte du corps

5 mois après la disparition du trentenaire, coup de théâtre : dans la nuit du 2 au 3 août 2022, le corps de Brice Louge a été retrouvé par les gendarmes, dans le canal de Camon, près de Saint-Gaudens. Son véhicule avait été repéré non loin de là, précise la Dépêche.

La découverte permet, pour l'heure, aux enquêteurs d'envisager plutôt la piste d'un accident ou d'un suicide. Une autopsie devrait être pratiquée dans les prochains jours pour tenter de déterminer les causes précises de son décès.

« Les parents vont enfin pouvoir commencer le deuil de leur fils. Mais les circonstances exactes de la mort restent à déterminer. Dans l’attente des résultats de l’autopsie et des différentes expertises, aucune hypothèse ne doit être exclue », a confié Me Joris Morer, l'avocat des parents de Brice Louge, dans le Parisien.