Delphine Jubillar : un an après, où se trouve son corps ?AFP
Ce mercredi 15 décembre marque le premier anniversaire de la disparition de Delphine Jubillar. Si l'enquête se poursuit, les gendarmes se heurtent à un problème de taille : l'absence de corps et de scène de crime. Ce que l'on sait des dernières avancées.
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Un an de recherches infructueuses. Ce mercredi 15 décembre marque le premier anniversaire de la disparition de Delphine Jubillar, jeune infirmière et mère de famille qui s’est volatilisée en pleine nuit, dans une ville tranquille du Tarn. Depuis cette date, enquêteurs et magistrats instructeurs tentent de découvrir ce qu’il s’est passé, alors que ses proches poursuivent eux aussi leur combat pour la vérité. Il y a un an, cette femme qui venait d’avoir 33 ans s’apprêtait à célébrer Noël avec son mari et ses deux enfants en bas âge, mais sûrement pour la dernière fois. Après plus de 15 ans de relation, Delphine Jubillar avait décidé de demander le divorce pour entamer une nouvelle page de sa vie avec un autre homme, rencontré sur Internet quelques mois plus tôt.

Delphine Jubillar : des changements notables avant sa disparition

Avec son amant, la mère de famille a de nombreux projets. Crédit pour une nouvelle voiture, volonté de vivre dans une ferme, achat de bouteilles de vin… Les semaines qui précèdent sa disparition, ses amies la trouvent plus souriante, plus enjouée peut-être, sans se douter de ce qu’il se passe en réalité, car Delphine Jubillar garde son jardin secret. À ses côtés, son mari sent lui aussi que les choses ont changé et que sa femme lui échappe. Il explique aux enquêteurs que le comportement de son épouse n’est plus tout à fait le même, puisqu’elle passe de plus en plus de temps sur son téléphone, dont elle a changé les codes d'accès. Il découvre également des paiements pour des chambres d’hôtel ou de la lingerie, en consultant ses comptes de carte bleue à un distributeur.

Jaloux et voulant découvrir la vérité, il tente également de la géolocaliser par le biais de son smartphone, mais sa femme s’en rend compte. De son côté à elle, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase et aucun retour en arrière ne semble alors possible.

Delphine Jubillar : les vaines tentatives de son mari

Cédric Jubillar explique aux enquêteurs qu’il a tenté à plusieurs reprises de reconquérir son épouse, notamment en lui organisant un anniversaire surprise. Au cours de leur enquête, les gendarmes prennent aussi connaissance de nombreux messages envoyés par le mari éploré, tentant une dernière fois de convaincre sa femme de lui accorder une nouvelle chance. Mots d’amour, promesse d’un avenir meilleur… Rien n’y fait, Delphine Jubillar a pris sa décision.

Le 15 décembre 2020 est donc un moment décisif dans la vie de cette jeune femme sans histoire, qui travaille la nuit et s’occupe de ses enfants la journée. Pour les enquêteurs, le mari fait figure de principal suspect depuis le tout début, mais ils ne l’arrêtent qu’au bout de six mois d’enquête, après avoir refermé d’autres pistes, notamment celle d’un rôdeur ou d’un départ volontaire. Mis en examen pour « homicide volontaire par conjoint » et placé en détention provisoire depuis six mois, Cédric Jubillar nie toute implication dans la disparition de sa femme. Pourtant, enquêteurs comme magistrats instructeurs sont persuadés qu’il est le suspect principal dans la disparition – et même la mort – de son épouse. Un problème de taille continue à se poser, un an après le début de l’affaire : l’absence de scène de crime et de cadavre. Ce que l’on sait des dernières avancées.

Delphine Jubillar : un huis clos dramatique ?

La commune de Cagnac-les-Mines (Tarn) est située dans un terrain qui complique les recherches, dès le départ. De nombreux points d’eau sont sondés, les forêts sont arpentées, mais le paysage vallonnés de cette ancienne ville minière complique les fouilles. Douze mois après sa disparition, Delphine Jubillar n’a pas été retrouvée et cela pose de nombreux problèmes pour l’enquête. Si Cédric Jubillar a été mis en examen pour « homicide », l’absence de corps ne permet pas d’exclure complètement que sa femme soit toujours en vie. Sans scène de crime et sans cadavre, les enquêteurs peuvent difficilement retracer les événements de cette nuit du 15 au 16 décembre.

Ce n’est pas la première fois que des forces de l’ordre doivent enquêter sans preuve matérielle, mais l’enquête est compliquée par le huis clos dans lequel le drame s’est joué, à leurs yeux. Cédric Jubillar nie être à l’origine de la disparition de sa femme mais les enquêteurs, eux, pensent qu’une dispute a éclaté le 15 décembre au soir dans leur maison. C’est donc là que se trouverait, pour eux, la scène de crime. La bâtisse a été perquisitionnée plusieurs fois et d’importants moyens techniques ont été déployés pour sonder les murs et mettre à jour d’éventuelles traces de sang. Tout cela n’a rien donné et les gendarmes sont rapidement arrivés à la conclusion que le corps de la jeune femme se trouvait ailleurs. Plusieurs lieux sont évoqués.

Delphine Jubillar : les lieux clefs de l'enquête

Dès le début de l’affaire, les enquêteurs ont concentré leurs recherches dans un périmètre de dix kilomètres autour de la maison du couple Jubillar. Comme l’explique La Dépêche, les lacs de Cagnac, des Homps et de la Roucarié ont notamment été sondés par des équipes spécialisées dès le mois de décembre, mais sans résultat. Le bois de Saint-Quintin est aussi un lieu qui intéresse particulièrement les gendarmes, tout comme ses proches, qui y continuent leurs fouilles régulièrement. Dénivelés, trous, herbes hautes, chemins escarpés… Difficile de s’y retrouver dans ce paysage, où des recherches sont toujours menées régulièrement, particulièrement dans les endroits les plus difficiles d’accès.

Selon le quotidien local, un lavoir abandonné, situé dans la ville de Blaye-les-Mines, a également attiré la curiosité des enquêteurs, qui y ont mené des fouilles au mois d’octobre, une fois encore sans résultat. Les recherches sont encore loin d’être terminées, dans ces lieux que Cédric Jubillar – principal suspect aux yeux des gendarmes – connaissait bien, pour les fréquenter depuis des années.