Françoise Lamarque, tuée sauvagement à Dax : l’autre affaire sur laquelle se penche le pôle « cold cases »Istock
C'était il y a plus de 15 ans. Le 5 juin 2007, Françoise Lamarque une Dacquoise de 70 ans, est retrouvée sans vie chez elle par un ami. Elle git dans une mare de sang, le crâne enveloppé dans des sacs plastiques. L'enquête n'a jamais permis de retrouver le meurtrier. Aujourd'hui, le pôle national spécial « cold cases » de Nanterre s'intéresse de nouveau à l'affaire et à ses nombreuses zones d'ombre. Avec l'espoir, enfin, de résoudre ce meurtre sauvage ?
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Depuis une quinzaine d’années, les proches de Françoise Larmaque attendent la vérité. Le 5 juin 2007, cette retraitée de Dax (Landes) est retrouvée sans vie dans les toilettes de son pavillon, situé non loin de la caserne des pompiers. C’est une connaissance de la vieille dame, venu récupérer chez elle un outil, qui fait la macabre découverte. Françoise gît dans une mare de sang.

Elle a les pieds et les poings liés. Sa tête est recouverte de deux sacs plastiques, scellés par du ruban adhésif. Sa maison est sans dessus-dessous, et plusieurs objets, notamment des bijoux et des téléviseurs, ont disparu… La voiture de la septuagénaire manque également à l’appel.

Qui a bien pu s’en prendre à cette retraitée sans histoires, une ancienne kinésithérapeute, venue s’installer dans la région deux ans plus tôt ? La police judiciaire de Bayonne, en charge de l’enquête, va étayer de nombreuses pistes.

Selon l’autopsie, la vieille dame serait décédée des suites d’un coup, porté au crâne, par un vase en étain, retrouvé dans son pavillon, couvert de sang.

Cutter dans les toilettes, cendre de cigarette… Les maigres preuves des enquêteurs

Au domicile de la vieille dame, on retrouve également un cutter, dans la cuvette des WC, de la cendre de cigarette dans le salon et de nombreuses taches de sang… Mais c’est tout. Aucune trace d’effraction n’est relevée, aucun ADN n’est mis en évidence, malgré les grands moyens déployés par les officiers de la PJ.

Dans les jours qui suivent, un premier suspect est placé en garde à vue. Il s’agit de l’homme qui a retrouvé le corps inerte de Françoise.

Affaire Françoise Lamarque : les pistes qui n’ont rien donné

Ce dernier, âgé d’une soixantaine, avait rencontré la retraitée au club de marche local et lui rendait parfois de menus services de bricolage et de jardinage. En apparence, il n’a rien d’un criminel de sang-froid. Mais certains témoins assurent avoir aperçu, rodant près du domicile de Françoise, une Peugeot 205 qui ressemblait à sa voiture.

Finalement, l’homme sera relâché sans poursuites : le véhicule n’était pas le sien.

La voiture volée de Françoise, elle, sera retrouvée quelques jours plus tard. A l’intérieur, toutefois, aucune trace ADN, aucune empreinte digitale ne sont décelées.

La police lance toutefois, en dernier recours, un appel à témoins, afin de savoir si le modèle aurait été aperçu, entre le 29 mai et le 5 juin, dans les environs de Dax. Sans succès.

Affaire Françoise Lamarque : l’espoir, 15 ans après

En 2011, la justice rend une ordonnance de non-lieu. Mais la famille de Françoise Lamarque, et notamment pour ses trois filles, ne veut pas renoncer. En 2015, l’une d’elles engage un avocat et décide de lancer un appel à témoins, dans l’espoir de récolter de nouveaux éléments. Une fois de plus, rien.

Et alors que l’ombre de la prescription plane encore sur le dossier, relégué au rang des « cold cases » insolubles de l’Hexagone, il se pourrait que l’enquête reprenne, 15 ans plus tard, avec une nouvelle approche et de nouveaux moyens.

Lancé en mars 2022 par le ministère de la Justice, le pôle national dédié aux cold cases au sein du parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine) a décidé de s’intéresser de près au meurtre de Françoise, au même titre que plusieurs dizaines d’autres affaires non élucidées.  

Toutefois, un proche de la victime a expliqué à France Bleu Gascogne qu'il s'agirait uniquement, pour le moment, « de voir s'il y a matière à rouvrir le dossier », précise le média. Grâce aux avancées techniques et technologiques, les scellés de l’affaire pourraient-ils révéler de nouveaux éléments ?