Joseph Vacher, le “Jack l'Éventreur du Sud-Est” ou le premier tueur en série qui a fait trembler la France

 
 
Auteur de l'article eleonore.bounhiol , publié le 04/05/2022 à 17:05
Joseph Vacher
©Wikimédia Commons
C’est l’un des tueurs en série les plus prolifiques de l’histoire. A la fin des années 1890, Joseph Vacher est soupçonné d’avoir massacré une cinquantaine de victimes dans le Sud-Est de la France. Son mode opératoire est toujours le même : après avoir égorgé ses victimes, il les mutile sauvagement et les viole.
L’affaire, à l’époque, connaît un retentissement sans précédent. Dix ans après les crimes de « Jack l’Eventreur » qui ont semé la panique à Londres, on parle de Vacher comme de la version « française » du monstre. Confondu et condamné après des années d'errance criminelle, il est guillotiné en décembre 1898, à l’âge de 29 ans. Récit.

Joseph Vacher nait dans un petit village de l’Isère, au sein d’une famille de cultivateurs, respectée dans la région. Sa mère, très dévote, est régulièrement en proie à des hallucinations mystiques.

C’est un enfant pour le moins perturbé. Il aime notamment… torturer des animaux, en guise de passe-temps. Il s’emporte pour un rien, brise tout sur son passage et se plait à frapper brutalement ses camarades, mais aussi ses frères et sœurs, pourtant nombreux (la fratrie compte 15 enfants).

Sa mère décède alors qu’il n’a que 14 ans. Il est contraint de travailler dans les champs, avec son père. C’est à ce moment-là que l’escalade criminelle aurait commencé.

Joseph Vacher : le sergent fou

Le 18 juin 1884, Joseph Amieux, 10 ans, est retrouvé sans vie dans une grange de la région. Il a été violé. Plusieurs crimes tout aussi violents suivent. A l’époque, évidemment, personne ne fait le rapprochement, et les affaires demeurent non élucidées.

A l’âge de 16 ans, Joseph Vacher entreprend des études chez les Frères maristes, une congrégation laïque, où il deviendra même enseignant. Mais il ne tarde pas à être renvoyé : on lui reproche de s’être livré à des attouchements « immoraux » sur ses condisciples.

Joseph retourne aux champs, mais s’ennuie, et décide de s’installer à Grenoble, où vivote l’une de ses sœurs, prostituée. Lui-même se met à fréquenter les bordels, et contracte une infection. Hospitalisé, il subit une ablation d’une partie d’un testicule. Une intervention qu’il vit comme une véritable « castration ».

Il part faire son service militaire, où il se retrouve mêlé à plusieurs incidents. Il tentera notamment de se trancher la gorge après avoir été menacé de renvoi par ses supérieurs. Finalement, ses capacités en termes de commandement lui valent d’être nommé sergent. Mais ses troubles ne faiblissent pas pour autant…