Le clan Bender, la première (et la seule) famille de tueurs en série de l‘histoire
On les surnomme les « Bloody Bender », et ils font partie des premiers tueurs en série connus de l'histoire. Leur autre particularité, c'est qu'ils appartiennent tous à la même famille. Au XIXème siècle, dans le Kansas, les malheureux voyageurs qui faisaient escale dans leur auberge familiale ne réapparaissaient jamais… Entre inceste, spiritisme et cadavres dans le potager, découvrez les secrets de famille de la fratrie la plus meurtrière de tous les temps.
Sommaire

Fin 1870, John Bender, la soixantaine, sa femme Kate, 42 ans, et leurs deux enfants, un garçon de 25 ans et une fille de 23 ans qui portent les mêmes prénoms que leurs parents, s’installent sur un vaste terrain dans la petite bourgade rurale d’Osage Township, dans le comté de Labette, au Kansas (Etats-Unis).

La famille, originaire d’Allemagne, y construit une petite cabane en bois, qu’elle décide d’aménager en quincaillerie et en auberge. Le confort est sommaire, mais qu’importe : à l’époque, les voyageurs sont nombreux et ils ont besoin de faire escale.

Leur auberge, le Wayside Inn, attire donc de nombreux pèlerins. Sauf qu’au fil des mois, certains hôtes ne réapparaissent jamais après leur passage chez les Bender. Mais à l’époque, le phénomène n’inquiète personne : dans cette partie de l’Amérique, les disparitions de pionniers sont monnaie courante.

Jusqu’au jour où la famille d’aubergistes se volatilise, à son tour.

Au même moment, la disparition du médecin populaire William York est aussi de toutes les conversations. Justement, le dernier endroit où le docteur a été vu, c’était chez les Bender…

Cave pleine de sang et fillette enterrée vivante

La police décide alors de fouiller la bicoque des disparus. Et les découvertes macabres s’enchainent. Sur place, une puanteur atroce embaume les lieux. Dans la cave de la maison, accessible à travers une trappe à même le sol, gît une mare de sang abominable.

Dans le verger qui jouxte la bâtisse, des excavations révèlent la présence d’une dizaine de corps suppliciés. Parmi eux gît le cadavre du Dr. York, la gorge tranchée. De nombreuses autres victimes ont connu un sort semblable. Seule une petite fille de 18 mois semble avoir été plutôt… enterrée vivante, aux côtés de son père. D’autres restes humains sont découverts sur la propriété. Et pendant ce temps, les Bender, au large, demeurent introuvables.

Le terrible mode opératoire de la famille tueuse

Dans l’auberge de l’horreur, les enquêteurs assemblent un essaim de preuves et d’éléments qui leur permettent d’en savoir plus sur le mode opératoire de la famille sanguinaire.

Kate, John et leurs enfants s’en prenaient aux voyageurs qui passaient leur porte lorsque ceux-ci semblaient fortunés. Ils attendaient que leur hôte soit attablé, dans la pièce commune : là, un des membres de la couvée l’attaquait par derrière, au marteau, afin qu’il s’écroule dans la trappe. Dans la cave, un autre Bender lui tranchait alors la gorge. Enfin, la petite famille s’appliquait à le dépouiller, avant de l’enterrer dans le jardin.

Certaines victimes auraient également été jetées dans une rivière, non loin de là.

Le portrait troublant des membres de la famille Bender

Mais ça n’est pas tout. Au fil de leurs investigations, les policiers parviennent à cerner un peu plus la personnalité des différents membres de la famille. Il s’avérait que le patriarche, John, la soixantaine, était un homme plutôt discret, parlant, selon ses voisins, très peu anglais. En revanche, sa femme, Kate, était redoutée pour sa méchanceté : on la surnommait même « la diablesse ».

Leurs enfants, John, 25 ans et Kate 23 ans, étaient, quant à eux, plutôt intégrés dans la vie locale, bien que le premier soit souvent décrit comme « simplet ».

Le plus intriguant, c’est peut-être le profil de la jeune Kate, une jolie jeune femme qui se vantait d’avoir des dons psychiques et proposait ses services dans la région pour guérir les maladies et communiquer avec les défunts. Au sein de l’auberge familiale, elle organisait souvent des séances de spiritisme, et prônait même « l’amour libre ». On raconte surtout qu’elle et son frère, John, auraient été amants, voire mariés. Ce dernier serait en réalité issu d’une autre union de la mère Bender avec un allemand. Selon une autre rumeur, encore plus sordide, les deux jeunes gens auraient eu, au fil des années, de nombreux enfants. Ils auraient tous été tués, à la façon des hôtes malheureux, d’un coup de marteau sur le crâne.

L’étrange disparition des Bender

La chasse à l’homme pour retrouver ceux qu’on appelle alors les « Bloody Benders », la toute première famille de tueurs en série de l’histoire, est colossale : on offre même une récompense faramineuse à quiconque offrirait aux enquêteurs de précieuses informations sur leur compte.

Dans la foulée, 12 hommes sont interpellés pour recel des biens des victimes du clan Bender.

Seulement, impossible de mettre la main sur les principaux suspects. On dit qu’ils se sont enfuis au Mexique, ou encore, qu’ils sont morts, abattus par des justiciers. Leur histoire, en tout cas, hantera à jamais l’Ouest américain.

On estime qu’ils ont fait au moins 21 victimes.

Depuis, l’auberge de l’horreur a été rasée. En 2020, le terrain sur laquelle elle se situait a toutefois été mis en vente. On ignore si l’offre a trouvé preneur, tout comme on ignore si d’autres cadavres gisent encore, sous le sol fertile de ce bout de Kansas…

« A ma connaissance, aucun effort n'a été fait pour fouiller la propriété pendant la période où mes clients ont été propriétaires de la ferme. Il a pu y avoir, dans les années 1950, des fouilles dont je ne suis pas au courant », racontait ainsi le directeur des ventes à CNN.