L’hôtel abandonné de Saint-Hippolyte, le lieu le plus hanté d’Alsace ?Istock
Messes noires, fantômes et suicides…En bordure de la N83, sur la commune de Saint-Hippolyte (Haut-Rhin), un ancien hôtel, abandonné depuis des décennies, alimente fantasmes et légendes dans la région. Mais que s'y passe-t-il vraiment ?
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A en juger par les récits qu’en font les derniers visiteurs, l’hôtel abandonné de la RN83, près de Saint-Hippolyte, dans le Haut-Rhin, n’aurait rien à envier à l’établissement du film Shining côté frayeurs.

Ce bâtiment sur trois étages, qui fait face à un champ de maïs, est laissé à l’abandon depuis près d’un demi-siècle. Il n’a plus ni fenêtres, ni portes, et tous les objets qui s’y trouvaient ont disparu. Pour autant, il ne serait pas vraiment « inhabité », à en croire la légende. Des fantômes, des vagabonds et même des sorciers y auraient trouvé refuge au fil des années.

L’hôtel, construit dans les années 1940, a remplacé un restaurant, bombardé pendant la guerre. Mais i l n’aurait jamais vraiment ouvert ses portes, selon les Dernières Nouvelles d'A lsace. A l’époque, la fille des propriétaires serait décédée d’une longue maladie, et ses parents auraient quitté la région précipitamment.

L’établissement aurait ensuite été racheté par un allemand, mais lui aussi aurait succombé, juste avant son mariage, selon les rumeurs qui circulent alors dans la région. On raconte encore que les propriétaires suivants se seraient donné la mort.

Hôtel abandonné de Saint-Hippolyte : un lieu « maudit » ?

Dans le coin, le bâtiment fait parler de lui depuis des décennies. « Ici, tout le monde l’appelle la maison hantée », résumait un habitant aux DNA.

« Tous les habitants du coin le connaissent. La vieille bâtisse était déjà là, et déjà en ruine quand ils étaient mômes. Au collège, les rumeurs d’ados fusaient : « C’est un clochard qui y vit et si tu approches, il va t’enfermer dans une pièce cachée ! »... « Mais non, les anciens propriétaires se sont suicidés à l’étage et depuis, on y voit des fantômes ! Personne ne peut reprendre l’hôtel car il est maudit »... », note même le Journal de la Saône.

L’hôtel est-il maudit ?

Aujourd’hui, pourtant, l’hôtel est bien une propriété privée. Le propriétaire serait un habitant de Saint-Hippolyte, qui ne souhaiterait pas être dérangé...

En attendant, son bien est l’objet de nombreuses rumeurs dans la région, et de visites très régulières de plusieurs « explorateurs urbains » avides de sensations fortes.

Dame blanche, fantôme des propriétaires… Un hôtel hanté ?

L’un d’eux, cheeba, décrit lors d’une visite un endroit vétuste ; qui semble inachevé, et régulièrement squatté. Des cadavres de bouteilles jonchent le sol, les murs sont tagués, et « la toiture du troisième étage est presque entièrement effondré et les arbres passent à travers », écrit l’explorateur sur son blog.

Détail curieux, « à la cave, un énorme tas de chaussures et de vieilles boîtes en fer « Ricoré », note pour sa part le JDS.

Un cadre pour le moinslugubre qui n’a pas manqué de donner naissance à de drôles d’histoires. On raconte qu’une ou plusieurs dames blanches se promènent dans la bâtisse abandonnée à la tombée de la nuit. On parle de visiteurs qui auraient ressenti une présence sur place, voire même, qui auraient été touchés par « quelque chose », assure le site lesmysteresdelarenarde.fr

Tags satanistes et messes noires : l'hôtel abandonné et la psychose

Surtout, dans les environs, a longtemps évoqué de supposées « messes noires », organisées par une secte sataniste dans l’hôtel déchu. La faute, peut-être, aux nombreux tags de « Vade », têtes de mort et autres symboles sataniques peu accueillants qu’on peut retrouver sur ses murs.

Toujours est-il qu’aucun élément tangible ne vient accréditer l’une ou l’autre de ces thèses paranormales. Et qu’en réalité, l’hôtel ne serait abandonné qu’à cause d’une histoire de paperasse.

Suite à une erreur administrative, il aurait été effacé du POS (plan d’occupation des sols) dès 1982, assurait la mairie de Saint-Hippolyte aux DNA en 2017. En vérité, l’hôtel est donc un « fantôme administratif ».