Affaire Jean-Claude Romand : son beau-frère sort du silence
Jean-Claude Romand, qui avait tout d'un bon père de famille, a défrayé la chronique lorsqu'il a assassiné les membres de sa famille après leur avoir menti durant des années. Près de 30 ans après les faits, son beau-frère a décidé de témoigner.
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Sur le papier, Jean-Claude Romand avait tout pour lui : une famille aimante, un métier enrichissant et une vie somme toute ordinaire. Ses proches étaient loin de se douter que l’homme leur mentait depuis des années. Pire, qu’il irait jusqu’à tuer sa femme et ses deux enfants avant d’incendier sa maison de Prévessin-Moëns (Ain), près de la frontière suisse. Dans un épisode de La Voix du crime sur RTL, Emmanuel Crolet, son beau-frère, raconte : « Lors des réunions de famille, nous étions amenés à rencontrer Jean-Claude Romand et ses parents de façon régulière ». 

Médecin pour ses proches, Jean-Claude Romand passait, en réalité, ses journées sur un parking

Pour lui, Jean-Claude et Florence formaient le couple parfait. « C'est un couple modèle qui réussit brillamment ses études avec ensuite l'arrivée de Caroline et d'Antoine, un couple qui force l'admiration de tout le monde ». En 1992, l’ambiance semble toutefois se tendre au sein du couple, selon les dires beau-frère. « À ce Noël que nous passons dans leur maison, l'atmosphère n'est plus la même que celle que nous connaissions auparavant », relate-t-il sobrement, sans se douter, à l’époque, que quelques jours seulement après les festivités, Jean-Claude Romand éliminerait, un à un, les membres de sa propre famille.  

Tout remonte à la fin des années 70. A cette époque, Jean-Claude Romand rencontre celle qui va devenir sa femme, Florence Crolet. Lui vient, pour la énième fois, d’échouer sa deuxième année de médecine. Florence n’en saura jamais rien. Ils se marient en 1980 et ont deux enfants ensemble. Pour Florence, pharmacienne de profession, Jean-Claude Romand est médecin à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Mais celui qui prétend voyager régulièrement pour les besoins de son métier passe en réalité ses journées dans sa voiture, garée dans un parking de supermarché, dans laquelle il dévore des livres de médecine. Mais la vérité menace d’éclater…

Des dettes qui s’accumulent, la vérité qui émerge… Jean-Claude Romand au pied du mur

En 1993, cela fait 18 ans que Jean-Claude Romand ment à son entourage. Afin de subvenir aux besoins de sa famille, l’homme a escroqué ses propres parents qui lui ont confié leurs économies, pensant qu’il placerait leur argent en Suisse. Mais Jean-Claude Romand a de plus en plus de mal à régler ses dettes qui s’accumulent. Son ancienne maîtresse, Chantal, lui réclame les 900 000 francs qu’elle lui a prêté. Un ami de sa femme l’a prévenue que son mari ne figurait pas au registre officiel des salariés de l’OMS. Jean-Claude Romand est acculé, la vérité est proche d’éclater. Le 9 janvier 1993, alors qu’il est sur le point d’être découvert, il décide donc de passer à l’acte.

« Au petit matin, il descend dans le salon, il montre un dessin animé à ses enfants et les abat d'un coup de carabine »

Alors qu’il se trouve au pied du mur, Jean-Claude Romand décide d’en finir et d’abattre, un à un, les membres de sa famille. « Il commence par tuer sa femme d'un coup de rouleau à pâtisserie. Au petit matin, il descend dans le salon, il montre un dessin animé à ses enfants et les abat d'un coup de carabine. Il quitte le domicile, il va chez ses parents et les tue aussi d'un coup de carabine. Il a tué toute sa famille », a ainsi expliqué Matthieu Aron, un journaliste ayant suivi l’affaire de près, lors d’une interview sur France 2. Pour le journaliste, « il n'y avait rien chez lui qui explique que ça puisse basculer comme ça (...) Ce qui est terrifiant, c'est de se trouver face à un mur ». Après avoir commis l’irréparable, Jean-Claude Romand va tenter de maquiller son terrible méfait en accident…

« Un banal accident et une injustice peuvent provoquer la folie. Pardon »

Pour maquiller son crime, Jean-Claude Romand asperge les corps de ses victimes d’essence, met le feu à sa maison puis tente de se suicider en prenant des médicaments. Des éboueurs présents dans le quartier donnent toutefois l’alerte aux pompiers, qui sauveront Jean-Claude Romand, dans le coma. Peu de temps après, les forces de l'ordre tomberont dans sa BMW de location sur un message manuscrit : « Un banal accident et une injustice peuvent provoquer la folie. Pardon ». Après avoir passé 26 ans derrière les barreaux, Jean-Claude Romand a obtenu une libération conditionnelle en juin 2019. Il reste toutefois soumis à des mesures d’assistance et de contrôle jusqu’en 2029.

Crédit photo : ©Capture d'écran YouTube