Denis Waxin, le prédateur arrêté… Grâce aux pièces jaunes AFP
Près de Lille, trois petites filles sont retrouvées poignardées en sept ans. L'enquête patine, jusqu'à ce qu'une petite fille, en opération "pièces jaunes", croise la route du tueur...

Une longue traque avant de mettre la main sur un monstre. En 1985, la ville de Lille (Nord) est sous le choc après la disparition de la petite Nathalie Hoareau. La fillette, âgée de sept ans, a croisé la route d’un homme alors qu’elle se trouvait toute seule dans la rue, l’a suivi et ne rentre jamais chez elle. Son corps est retrouvé quelques heures plus tard, présentant des traces de viol, d’étranglement et un coup de poignard dans le cœur.

Trois meurtres en sept ans

Cinq ans plus tard, c’est le meurtre de Cathy Monchaux, neuf ans, qui fait la une de la presse locale, mais l’enquête, comme en 1985, conclut à un non-lieu, expliquait Libération à la fin des années 1990. Un prédateur sexuel court les rues de Lille et ses environs, mais les forces de l’ordre n’arrivent pas à mettre la main dessus. En 1992, nouvelle découverte cauchemardesque pour les policiers et les habitants, qui retrouvent le corps de Nadjia Tebib, 4 ans. Comme les deux autres victimes, elle est violée, étranglée, poignardée. Les similitudes entre les trois meurtres ne peuvent pas être des coïncidences.

Il faut attendre la fin des années 1990 pour qu’un nom soit enfin mis sur l’auteur de ces crimes abjects. Une petite fille de sept ans et demi, baptisée Wendy par Libération, récolte de l’argent dans le voisinage pour l’opération « Pièces jaunes ». Elle croise un homme qu’elle décrit comme « gentil » et qui la fait monter dans sa voiture, jusqu’à une usine désaffectée. Là, il lui dit, selon le quotidien, de se tenir tranquille pendant qu’il se masturbe car « il a déjà tué des enfants ».

Pleine de courage, la petite parvient à s’enfuir, court « pendant longtemps » avant de rejoindre le centre-ville de Lille. Elle parvient à faire un portrait-robot de son agresseur, un homme au « visage tout rond avec pas beaucoup de cheveux ». Elle le reconnaît sur une photo, laissée au hasard sur la table. Les analyses faites sur la robe de la petite trouvent une concordance entre le sperme qui s’y trouve et l’ADN d’un certain Denis Waxin. Âgé de 30 ans, il est seulement connu des services de police pour des faits de vol à l’étalage. Arrêté, puis déféré, il finit par reconnaître son implication dans les trois meurtres. Condamné à la prison à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de 30 ans, il ne pourra demander une remise de peine qu’en 2028.

Crédit photo : ©AFP