« Enterrement au lit » : quelle était cette étrange coutume au Moyen Age ? Istock
A l'époque médiévale, il arrivait que certains défunts soient enterrés… avec leur lit. Mais pour quelle raison ? Les archéologues qui se penchent sur cette coutume insolite ont étudié de près ces tombes pas comme les autres retrouvées aux quatre coins de l'Europe.

Dans l’histoire, la sépulture a souvent été le miroir d’une culture, de ses rites et de ses superstitions. En Egypte, on enterrait les personnages illustres dans des pyramides démesurées. Chez les Vikings, la mer faisait office de tombeau pour qui méritait l’accès au Valhalla.

Au Moyen Age, de la Scandinavie à l’Angleterre, certains individus étaient même ensevelis sous terre… avec leur lit. C’est en tout cas ce qu’on découvert les chercheurs du Girton College en compilant 72 découvertes archéologiques pour le moins insolites aux confins de l’Europe.

Les lits funéraires n’étaient pas la chose la plus commune, mais ils ont bel et bien existé, précise l’étude, entre le début du Ve et le début du Xe siècle. Hommes, femmes, enfants… La plupart du temps, les défunts sont enterrés avec plusieurs objets, couchés dans leur propre lit.

Selon le média Discover, la pratique, courante en Egypte copte, aurait été « importée » en Europe occidentale à l’époque byzantin e, notamment par les chrétiens.

Enterré sur un canapé

Le premier « enterrement au lit » découvert par des archéologues dans le cimetière de Poprad-Matjevoce, en Slovaquie, et il daterait du Ve siècle. Le défunt est enterré dans une sorte de canapé, aux côtés d’un jeu de société.

Sous la cathédrale de Cologne, en Allemagne, on a aussi retrouvé la dépouille d’un très jeune garçon, enseveli avec son lit.  

En 2011, à Trumpington, en Angleterre, des chercheurs ont exhumé le squelette d’une jeune adolescente, enterrée sur un lit richement ornementé, une imposante croix en or et grenat posée sur sa poitrine. « Une femme probablement noble, ou de la famille royale », note Discover.

Parfois, les lits utilisés étaient spécifiquement fabriqués pour la sépulture ; certains de façon plus élaborée que d’autres. On recense ainsi deux « types » de lits funéraires. Les couches à baldaquin, plus prestigieuses, et des lits en forme de caisses en bois.

La pratique, à l’époque, reste toutefois peu commune, et reste l’apanage de certaines communautés chrétiennes.

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