Ronald DeFeo Jr. a marqué l'histoire des tueurs en série américains. Ses crimes d'une violence inouïe ont inspiré de nombreux films, dont certains ont rencontré un franc succès au cinéma.
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Un coup de folie ou un crime de sang-froid ? Impossible de le savoir tant Ronald DeFeo Jr. s’avérait être insaisissable. Le 13 novembre 1974, l’homme âgé de 23 ans a été arrêté après avoir abattu à bout portant avec un fusil ses parents et ses quatre frères et sœurs. Selon ses dires, ce sont des « voix » dans sa tête qui l’auraient poussé à pratiquer cet acte inqualifiable. Un an après les évènements, il est condamné à la perpétuité pour le meurtre des membres de sa propre famille. Les enquêteurs n’arriveront jamais à savoir s’il souffrait d’une maladie mentale et avait vraiment entendu des « voix » ou s’il se servait de ce prétexte pour tenter de faire diminuer sa peine de prison, sous couvert de troubles psychiatriques. Quoi qu’il en soit, l’homme est mort en prison en mars 2021, à l’âge de 69 ans.

Une vase verdâtre qui suinte des murs et un cochon géant aux yeux rouges qui épie la famille depuis le jardin 

L’histoire aurait très bien pu en rester là. Sauf qu’en décembre 1975, la maison familiale d’Amityville aux Etats-Unis est rachetée par George et Kathleen Lutz, un jeune couple avec trois enfants. Seulement 28 jours après leur achat immobilier, le couple décide pourtant de fuir sa nouvelle demeure. En cause : d’étranges phénomènes se seraient produits dans la maison. Dans son livre intitulé The Amityville Horror : A True Story, l’écrivain Jay Anson détaille les évènements inexplicables qui se seraient produits dans la maison.

On y apprend notamment que le jeune couple prétend avoir vu une « vase noire verdâtre » suinter des murs et couler jusque dans l’escalier, des fenêtres se briser sans explication, des portes se détacher de leurs gonds. Pire encore, l’image d’un démon serait apparue dans la cheminée, des essaims de mouches auraient envahi la maison et une sorte de cochon géant aux yeux rouges et brillants aurait, à différentes reprises, observé la famille à travers la fenêtre. Toujours selon Jay Anson, avant que le couple n’emménage, un prêtre bénissant la maison aurait entendu quelqu’un derrière lui crier : « Sortez ! » mais quand il se serait retourné, personne n’était là. Des phénomènes étranges qui peinent à convaincre de nombreux chroniqueurs. 

Un récit qui ne fait pas l’unanimité

Un an avant sa mort en 1979, l’écrivain qui retrace les évènements de la propriété d’Amityville a déclaré ne pas vraiment croire aux propos de George et Kathleen Lutz. « J'ai écrit ce qu'ils m'ont dit qu'il s'était passé, a-t-il expliqué. Et je crois qu'ils croient ce qu'ils m'ont dit. Est-ce que je crois mon propre livre ? Je ne le crois ni ne le crois pas. » Et pour cause, comme le révèle le Washington Post, aucun prêtre ayant béni la maison n’a été retrouvé, le nom d’un policier enquêtant sur les évènements a été inventé et les voisins ne se rappellent, eux, d’aucune fenêtre brisée. Plus encore, les Lutz n’ont contacté la police qu’après avoir déménagé alors que, logiquement, leur première réaction aurait dû être de la contacter dès le premier incident. Réalité ou fiction ? Personne ne le saura jamais. Mais le livre de Jay Anson va, lui, inspirer de nombreux scénaristes.

Une histoire qui a inspiré de nombreux films d’horreur

Une chose est sûre : les évènements d’Amityville ont rencontré un franc succès au cinéma. Le meurtre commis par Ronald DeFeo Jr. a d’abord inspiré un roman publié en 1977 puis ce fût au tour du célèbre film d’horreur Amityville : La maison du diable, qui est devenu un classique pour tous les amateurs d’épouvante, de sortir sur grand écran. Un remake réalisé en 2005, lui, a rapporté plus de 108 millions de dollars. Un carton planétaire. Au total, 13 films ont été inspirés par ce drame familial et les étranges évènements qui en ont découlé. 

Crédit photo : ©Wikimedia Commons