Psychose, rites sexuels et meurtres en série : retour sur l’affaire Barbeault 40 ans après son procès
Marcel Barbeault, alias le « tueur de l'ombre », a traumatisé les habitants de la petite ville de Nogent-sur-Oise entre 1969 et 1976. C'est l'un des plus grands tueurs en série français du XXe siècle.

Il y a 40 ans, un procès hors norme a débuté devant la cour d’assises de Beauvais (Oise) : celui de Marcel Barbeault, le tueur aux multiples surnoms. Pour certains, il est le « tueur fou à la carabine », car il avait pour habitude de tirer plusieurs balles dans la tête de ses victimes, mais d’autres le surnomment « le maniaque » car sa traque a donné des nuits blanches aux 50 enquêteurs et 250 gendarmes qui se sont penchés sur son dossier. Son surnom le plus sobre reste « le tueur de l’ombre », car Marcel Barbeault tuait ses victimes tard dans la nuit ou au petit matin. 

Des meurtres entre 1969 et 1976

Sa première tentative de crime remonte au 10 janvier 1969, lorsque Marcel Barbeault tire à six reprises sur la femme de l’un de ses collègues de travail, à Nogent-sur-Oise (Oise). Si cette dernière parvient miraculeusement à échapper à la mort, son témoignage ne sera toutefois pas d’une grande aide aux enquêteurs, car elle n’a pas été en mesure d’identifier le tireur.

En tout, entre 1969 et 1976, Marcel Barbeault a été l’auteur du meurtre de sept femmes et de celui d'un homme, ainsi que de trois tentatives de meurtre à Nogent-sur-Oise, ce qui a instauré un véritable climat de psychose dans la petite ville des Hauts-de-France. De plus, le tueur respectait une sorte de rituel macabre qu’il appliquait à toutes ses victimes. Dans une interview au Parisien, Daniel Neveu, un des enquêteurs de cette affaire, a expliqué que Marcel Barbeault transportait ses victimes vivantes dans un endroit calme avant de les dévêtir puis de « s'adonner à un jeu autour du sexe, parfois avec des pénétrations », et parfois avec le canon de son arme. Une fois ce rituel effectué, il se contentait de les achever avec une balle dans la tempe. Malgré la brutalité de ses actes, Marcel Barbeault usait de méthodes particulièrement discrètes…

Un homme au physique colossal qui agissait dans des recoins sombres

Les enquêteurs ont mis énormément de temps avant d’arrêter Marcel Barbeault, car le tueur a fait une « pause » de trois ans entre ses deux premiers crimes et les suivants. De plus, l’homme agissait dans des recoins sombres et peu de témoins étaient en mesure de clairement l’identifier malgré son physique imposant, 1,85 mètres et 100 kilos au compteur. « Un homme avec un ciré et un chapeau de pêcheur, grand, brun et jeune. Avec des yeux de chats », a raconté Micheline Mérienne, la fille d’une des victimes, qui a réussi à échapper au tueur. Un jour, une femme est toutefois parvenue à établir son portrait-robot, ce qui a mis les enquêteurs sur sa piste.

Le « tueur de l’ombre » n’avait pas vraiment le profil d’un tueur en série

Lorsqu’ils l’arrêtent, les enquêteurs ne sont toutefois pas au bout de leur surprise. Marcel Barbeault, 35 ans, n’a rien de l’idée que l’on peut se faire d’un tueur en série. Il s’agit d’un père de deux enfants, marié, qui est décrit comme « très serviable » et « bricoleur » par les voisins. Les enquêteurs découvriront toutefois qu’il a de curieuses passions, comme sa fascination pour les cimetières ou encore pour les armes à feu. Une carabine 22 long rifle qui a servi à tuer ses deux dernières victimes sera notamment retrouvée dans sa cave. Actuellement, Marcel Barbeault purge toujours sa peine à la prison centrale de Saint-Maur (Indre).

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