Yvelines : la fausse « policière » arnaquait ses conquêtesabacapress
Aurélie, une femme de 39 ans, ancienne adjointe du commissariat de Guyancourt dans les Yvelines, est soupçonnée d'avoir volé et violenté une dizaine de femmes rencontrées sur internet, entre 2009 et 2017, alors qu'elle ne portait plus l'insigne. Son arnaque était bien rôdée : usant de costumes plus vrais que nature, Aurélie aurait manipulé ses conquêtes pour leur soutirer de l'argent, employant, en plus, des coups et des menaces. Aujourd'hui, elle est introuvable…
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Pour Aurélie S, tout avait pourtant si bien commencé, raconte le journalLe Parisien, qui révèle l’affaire. Entre 2005 et 2009, la jeune femme alors âgée d’une vingtaine d’années officie en tant qu’adjointe à la sécurité au commissariat de Guyancourt (Yvelines). Elle est heureuse, elle a toujours voulu faire carrière au sein de la police.

Mais en 2009, la professionnelle et sa compagne ont une violente altercation dans les vestiaires du commissariat. Aurélie aurait alors frappé sa conjointe. En interne, une décision est prise rapidement, même si la victime ne porte pas plainte : l'adjointe est remerciée.

C’est la déconvenue pour l’ancienne policière, qui va peu à peu sombrer dans la mythomanie… et le crime.

En 2014, Aurélie entre en contact avec une certaine « Louise » sur une site de rencontres homosexuelles. A l’époque, l’ancienne flic vit chez un « ami » - qui déposera plainte plus tard pour vol – et demande à Louise si elle peut l’héberger. La jeune femme, qui traverse une période difficile, accepte. « Elle n’est pas particulièrement belle, s’habille mal, mais elle arrive à vous retourner d’un regard », confie-t-elle au Parisien.

Des messages inquiétants

Quelques temps plus tard, elle reçoit des messages inquiétants : « Tu es en danger », lui écrivent deux autre jeune-femmes, qu’elle ne connaît pas. Elles expliquent avoir été piégées par Aurélie, peu de temps auparavant. Et le mode opératoire semble concorder : elles aussi auraient rencontré la jeune femme sur un site de rencontres, avant qu’elle ne vienne s’installer chez elles. Là, le cauchemar aurait commencé pour elles : Aurélie les frappe, elle est infidèle, et leur aurait même extorqué plusieurs centaines d’euros. L’une d’elle a pourtant trouvé le courage de porter plainte, mais l’affaire sera classée sans suite.

Louise décide alors de creuser, et se rend vite compte qu’Aurélie n’est pas la courageuse fonctionnaire de police qu’elle dit être.

Pire encore : elle découvre que sa compagne fait des achats depuis des semaines de l’argent avec la carte bancaire de sa mère, atteinte d’Alzheimer. Au total, c’est plus de 10 000 euros que la faussaire aurait subtilisé à la vieille-dame, dont Louise gère les comptes. Sur les relevés, elle retrouve même une facture pour… l’achat d’un costume de police.

Une double personnalité

Et ça n’est pas tout : Aurélie aurait aussi vidé les livrets épargne des enfants de Louise. En novembre 2016, l’ancienne fonctionnaire est condamnée à quatre mois de prison avec sursis pour ces méfaits.

Mais, comble du sort, Louise finit par se remettre avec elle. Et Aurélie, de reprendre ses habitudes de mythomane et d'arnaqueuse.Elle s’invente un travail de gardienne de nuit, puis cumule des petits boulots où elle est constamment accusée de vols. En novembre 2021, Aurélie est ainsi condamné à rembourser les 1300 euros qu’elle a dérobé dans la caisse d’une chocolaterie où elle était employée.

« Elle arrivait à duper son monde », a confié sa patronne dans les colonnes du Parisien, évoquant même « une double personnalité » et « des fausses maladies » que la trentenaire s’inventait à tour de bras pour justifier ses absences.

Mais aujourd’hui, alors que de nouvelles plaintes s’accumulent contre l’ancienne flic, Aurélie est introuvable. Elle n’a évidemment pas réglé ses dettes, et les huissiers sont à ses trousses.

Quant à Louise, elle a définitivement quitté cette femme en janvier 2021, après avoir à nouveau subi des coups de la part d’Aurélie, qui lui vaudront 30 jours d’ITT. Elle a porté plainte, et l’enquête se poursuit, à la recherche de la fausse « policière ».